mercredi 15 juillet


Poursuite du travail avec les céramiques. Je suis un peu plus satisfait de la qualité technique des décalcomanies, même si les problèmes persistent car la technique n’est pas fiable avec mon matériel. Je continue malgré tout dans cette voie, en favorisant les photos qui prennent toute la céramique, afin de construire cette constellation de visages que je désirais au départ. 






En discutant avec d’autres artistes, les avis divergent. Certains trouvent cela “fun” - comme on dit ici quand on kiffe quelque chose ! -, d’autres trouvent le rendu esthétique assez plat - et effectivement, ce type de décalcomanies ne se fondant pas dans la matière de l’émail ne donne pas de matière -.




Quoi qu’il en soit, je continue le travail de recherche de visages de personnes dans la ville, qui est finalement une partie du travail : “l’espace cathédrale” - thème du symposium - que je construis est plutôt un espace virtuel, constitué à travers le moment où je prends les photos, ce blog où elles sont exposées et les céramiques qui deviennent des traces du travail.


Le voisin de Robert et Joanne fait couper son bois en planches sur place dans son jardin par deux menuisiers, qui ont amené la machine qui la débite. Il a a coupé son bois en octobre, le fait couper maintenant et utilisera les planches d’ici quelques mois, lorsqu'il aura séché.



Le bois et la mer sont vraiment les deux éléments de la région. 


Une visiteuse de l’exposition, Micheline, accompagnée de sa fille, Noémie, m’invitent à aller ce mercredi 15 juillet au soir voir le débarquement du bâteau “Noémie Karen”, un crevettier. 

(les marins ici donnent à leur bâteau le prénom de leurs enfants).




En  allant au centre portuaire, pas de “Noémie Karen”, mais un autre, un crabier, le “Jimmy L. II”. C’est ce Jimmy-là qui pose avec sa compagne devant le bâteau que son père avait acheté.




Le bâteau débarque ses crabes et repart dans la soirée pour sa dernière tournée. Il mettra environ dix heures pour rejoindre son point de pêche. C’est la fin de la saison - qui a commencé en mai -. Ensuite, le bâteau sera mis en cale sèche jusqu’à la prochaine saison.





Arrivent aussi la mère de Jimmy et son grand-père. 
C’est elle qui a géré longtemps le bâteau, après la mort de son mari, jusqu’à ce que son fils le reprenne. Ils récupèrent quelques crabes - des “crabes des neiges”, qui sont différents de ceux qu’on connait en France, avec des pattes plus longues et plus charnues - et me montrent comment on le prépare : en éclatant le corps contre le quai, pour ne conserver que les pattes.






Le port de Caraquet est moribond. Il n’y a plus de poissons dans les eaux alentour depuis des années. La faute à la pêche industrielle. Il ne reste surtout que lescrevettes, les crabes et les homards. Et encore, les bâteaux doivent-ils aller de plus en plus loin pour trouver des quantités toujours moins importantes.